Interview Catherine Hauseux Théâtre sur Seine -Crédit Photo : Céline NIESZAWER
Interview Catherine Hauseux Théâtre sur Seine -Crédit Photo : Céline NIESZAWER

 

Dimanche 24 mars 2024, j’ai eu le grand plaisir d’interviewer Catherine Hauseux, comédienne, directrice de la compagnie Caravane, metteuse en scène, autrice.

Catherine est la metteuse en scène de la pièce « Le roi Victor » de Calaferte qui sera jouée le samedi 20 avril à l’Espace Gérard Philipe de Saint-les-Vergers dans le cadre du festival de théâtre amateur Scénoblique. J’ai la grande chance d’être l’assistante metteure en scène de ce projet.

Catherine Hauseux

Crédit Photo : Céline NIESZAWER

Quel est ton parcours professionnel ?

C.H : Je suis Belge, Liégeoise. Et je suis venue faire du théâtre à Paris après mes études de commerce (H.E.C) en Belgique.

Mon parcours a été très empreint, marqué et guidé par la formation de la compagnie que j’ai créé dès la sortie du cours Florent.  En arrivant à Paris, j’ai suivi le cours Florent pendant 3 ans. Dans ce cours, j’y ai rencontré ma bande. Je savais que je voulais dès le départ travailler en compagnie, en collectif. On a commencé à monter des pièces, des ateliers dont deux pièces qui ont tourné après, quelques années. Une des 2 pièces a tourné pendant 10 ans de manière professionnelle. 
Après Florent, on a créé notre compagnie, je l’ai toujours. Maintenant, il n’y a plus que deux personnes qui la dirigent: Stéphane Daurat et moi.

Travailler en compagnie, c’est être porteur de projet, y participer mais les mettre en place aussi, les faire vivre, les inventer et décider de l’orientation de la compagnie.

A côté de ça, parallèlement j’ai travaillé aussi avec d’autres gens dans le théâtre. Je n’ai travaillé que dans le théâtre essentiellement. J’ai fait de temps en temps des voix. Ma grosse activité, c’est le théâtre. De temps en temps, je participe à d’autres projets en tant que comédienne ou metteuse en scène.

(Retrouvez le site de la Compagnie CARAVANE)

Sais-tu comment est née ton envie de devenir artiste ?

C.H : non pas vraiment. J’ai toujours aimé faire des représentations, même enfant. J’avais envie de quelque chose dans ma vie qui soit à la fois utile et ludique, je pense que si je n’avais pas fait du théâtre, j’aurais travaillé dans l’humanitaire. J’avais besoin que mon métier ait un sens : ce que permet le théâtre, d’être à la fois aussi extrêmement généreux puisqu’on reçoit beaucoup d’amour, de reconnaissance. On donne beaucoup et on reçoit beaucoup dans le théâtre.

Je n’ai pas eu le déclic en voyant une pièce ou en voyant telle comédienne. Je ne viens pas d’une famille d’artiste.

C’est vraiment moi le plaisir que je prenais, à faire des saynètes enfant, à faire des sketchs au lycée.

On avait une petite bande avec deux copines au lycée on faisait des sketches « Les Marie ». C’était 3 vieilles dames alors qu’on avait 15 ans. Tout le lycée nous connaissait pour ces personnages que l’on tenait quasiment toute la journée.

 C’est le fait de travailler sans s’en rendre compte le théâtre.

Tu es autrice, metteuse en scène, comédienne. Quelle casquette préfères-tu et si tu devais en garder une seule, laquelle garderais-tu ?

C.H : j’ai besoin tant que je peux de jouer. D’être comédienne. C’est vraiment important pour moi. Je trouve ça super d’équilibrer avec de la mise en scène. Comédienne, je ne peux pas tout jouer non plus.  Par exemple, la pièce que j’ai mise en scène au cours Florent, c’était avec 4 garçons, c’était une autrice Nathalie Saujon qui l’avait écrite, moi en tant que metteuse en scène c’était super parce que je trouvais ma place dans un univers masculin. Si je ne devais plus faire qu’une chose ce serait jouer. Peut-être que ça va changer encore avec les années. Autrice, ce n’est pas par hasard, c’est ponctuel je ne l’ai fait que 2 fois à partir d’interviews en plus ça ne sort pas que de moi. Je serais curieuse de me lancer dans un projet qui ne vient que de moi. Le côté témoignage était super intéressant aussi. J’aime beaucoup la sociologie, quand on est artiste, on s’intéresse au monde, comment est ce qu’il tourne. L’humain est vraiment loin devant dans mes priorités.

Tu es l’autrice de la pièce « QUAND JE SERAI GRANDE … tu seras une femme ma fille. » Tu es l’unique comédienne de la pièce. Comment est née ton envie d’écrire cette pièce ?

C.H : plusieurs choses cumulées. En fait, le projet est parti d’une demande d’un théâtre dans le 94 qui m’a donné carte blanche, pour faire un projet en lien avec la population. Ce qui me convenait bien puisque j’aime bien l’humain.

Lire l’article : « Quand je serai grande … tu seras une femme ma fille. »

A partir de là, on s’est interrogé: à Villeneuve Saint Georges il y avait beaucoup de jeunes qui étaient perdus par rapport à leur origine et à leur histoire familiale parce qu’ il y a beaucoup de nationalités présentes. On est parti sur la transmission : d’où je viens pour savoir où je vais.

Et puis là-dedans s’est mêlé à ce moment-là mon histoire personnelle de mère qui voyait grandir ses enfants et à qui ça renvoyait quelque chose, les enfants sont des miroirs incroyables, donc je commençais à me poser des questions sur moi. L’histoire des femmes et les interrogations sur l’égalité hommes femmes sont vraiment venues là-dedans très naturellement.

Le spectacle est né comme ça et m’a fait beaucoup grandir. Ça a ouvert un champ d’interrogations et de possibilité incroyable. La version « hommes » est née dans la foulée parce que je me suis dit que désormais, j’étais ouverte au sujet féministe et à la découverte de toutes ces interrogations. Je me suis dit les femmes ont beaucoup bougé depuis plus de 100 ans si les hommes n’accélèrent pas le mouvement ça ne va pas le faire.

C’est bien qu’il y ait des féministes très radicales (le mot ne me fait pas peur) et très affirmées et très militantes. Je pense qu’il faut un féminisme plus en lien avec la vérité du quotidien et des gens et de leur vie et de leurs contradictions.

On en est là et qu’est ce qui se passe. Comment est-ce qu’on bouge ? Est-ce qu’on a envie de bouger ou pas ? Il y a des gens qui n’ont pas envie de bouger.

Te considères-tu comme féministe ?

C.H : oui. J’ai commencé à y répondre. Quand j’ai commencé à entrevoir le spectacle, il y a 10 ans, en 2013-2014, ma mère venait de mourir. Ma maman n’était pas du tout féministe. Elle provoquait beaucoup en disant qu’elle était très heureuse d’être plutôt dans une position de femme au foyer et plutôt soumise. J’ai énormément d’amour pour ma maman. Elle ne se revendiquait pas du tout féministe alors qu’elle aurait dû, vue son époque l’être un peu. Elle aurait pu en tout cas.

Quand j’ai commencé, j’étais un peu comme toutes les femmes que j’ai interrogées, je disais que je n’étais pas féministe. Parce que les femmes l’ont beaucoup dit, je pense que c’est différent après MeToo. Il y avait une sorte de honte, de gêne, de dire je vais agresser si je dis que je suis féministe.  Et même moi j’étais comme ça, je disais je ne suis pas vraiment féministe style je ne suis pas dangereuse.

Et maintenant je le dis, je le clame. C’est important de pouvoir le dire. Ce n’est pas un gros mot. Au contraire c’est être conscient des discriminations de femmes qui souffrent beaucoup plus que moi. J’ai eu la grande chance dans ma vie d’éviter la violence physique. Je suis passée à côté de ça, parfois très près. Je n’ai pas connu la violence physique. Ni d’un viol, ni de coups. J’ai connu d’autres violences.

Je me rends compte du statut de la femme et de toute notre éducation qui nous mène à aussi peu de confiance en nous et vis-à-vis de ma fille et de moi-même c’est un travail incroyable à faire, c’est du labourage de terrain. Ce n’est pas des lois. C’est sur tous les points de notre vie qu’on peut s’interroger et revoir les choses. Comment faire en sorte de ne pas me mettre en dessous ? Comment ne pas me considérer comme sous homme ?

La pièce nous livre quatre témoignages de femmes d’âges différents. A quelle femme t’identifies-tu le plus et quel témoignage résonne le plus en toi ?

C.H : il s’agit de témoignages mêlés. aucune femme ne ressemble à ça. Toutes les femmes sont issues de plusieurs femmes.

On pourrait croire que c’est la première, Isabelle, car c’est plus ma tranche d’âge. Mais non, parce que bizarrement je n’ai jamais eu peur pour ma fille. Isabelle est menée par la peur du harcèlement, du viol pour sa fille. Du regard des hommes et bien sûr moi j’en suis consciente. Mais comme moi-même j’ai eu un comportement à ne pas me considérer comme une proie et de ne pas l’être. Ça mêle naïveté et confiance en l’homme. Mais bon, je m’en suis sortie comme ça et ça m’a permis de ne pas devenir une proie. Après, j’ai subi plein de choses de la société patriarcale.

Celle dont je me sens le plus proche parce que j’aimerais être comme ça, c’est Henriette la plus âgée, parce que c’est ma mère et ma grand-mère, c’est la vieille dame que je voudrais devenir. Oui c’est avec elle que je suis le plus en accord. La fin de vie est un grand sujet de société qui me questionne beaucoup, On ne sait pas ce qu’Henriette fait. Si elle va en EHPAD ou si elle décide de mourir. La fin de vie est un gros sujet de société qui demande à réfléchir.

Je travaille beaucoup mais vraiment consciemment pour ne pas vieillir aigrie. Je pense que c’est le travail de toute une vie. Heureusement, j’ai une belle vie donc il n’y a pas de raison mais ce n’est pas une question de ça. C’est une question de caractère et de travail.

J’ai vu 4 pièces dans lesquelles tu as jouées et que tu as mises en scène. Tu préfères les décors sobres aux décors réalistes. Pourquoi ?

CH : c’est un choix de la compagnie. C’est l’idée de laisser l’imagination du spectateur travailler. Le risque est grand quand on a un décor hyperréaliste d’enfermer l’imagination, de la cloisonner, de la rapetisser. Le théâtre permet ça. On peut être dans un océan, sur un bateau, sous terre si on arrive à faire travailler le public avec nous…

Dans la pièce des femmes, les spectateurs me suivent pour ces personnages qui ont entre 18 et 92 ans et pourtant je n’ai aucun de ces âges.

Le spectateur est tellement actif au théâtre, c’est une façon de le laisser actif à tous niveaux. Mais parfois, ça ne plait pas. Ce que les gens recherchent ou aiment ce n’est pas forcément ce que l’on fait. On n’est pas là pour plaire, on est là pour parler.

J’avais noté la citation de Sacha Guitry « on ne peut pas plaire à tout le monde car plaire à tout le monde c’est plaire à n’importe qui. »

On ne peut pas plaire à tout le monde sinon ça veut dire qu’on est très très moyen.

Quel artiste (comédien, comédienne ou autre…) a été inspirant pour toi ?

CH : c’est toujours une question difficile. Dans le théâtre, Peter Brooks parce que je trouve qu’il faisait des pièces incroyables, c’est vraiment le théâtre que j’aime, humain, simple et peu de choses en décor et très humain, à la fois très accessible, très populaire. Ce n’est pas effrayant d’amener n’importe qui voir une pièce de Peter Brooks.

Je n’ai pas de réalisateur culte comme les grands cinéphiles peuvent avoir.

J’ai aimé Coline Serreau. Je l’ai aimée au théâtre aussi. Je ne dis pas qu’elle n’est pas une grande réalisatrice. J’ai des sources d’inspirations assez populaires. Coline Serreau est hyperhumaine. Je l’ai vue dans son seule en scène qui raconte un peu sa vie. Je ne me suis pas dit je voudrais être réalisatrice mais je me suis dit je voudrais travailler avec Coline Serreau.

Un jour, je lui ai écrit. Elle ne m’a pas répondu. J’ai reçu sa réponse 6 mois après. En fait, elle m’avait répondu 1 semaine après et la lettre s’est perdue pendant 6 mois, c’est marrant la vie.

Au cinéma, j’adore l’univers d’Almodovar : fantaisiste, féministe, féminin coloré plein d’espoir.

Les maîtres mots c’est espoir et humanité, ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas dire des choses importantes et qu’on ne peut pas parler de souffrance. Mais j’ai besoin d’espoir.

Je ne sais pas s’il y en a beaucoup dans le Roi Victor de l’espoir. Il y a de la comédie, on rigole, on s’amuse. C’est ça l’espoir. C’est de pouvoir rire de nos défauts, de nos dangers, de nos gouffres. C’est de rigoler de tout ce qu’on voit dans l’actualité de tous ces malades qui veulent prendre le pouvoir et qui veulent faire sauter leur bombe. Dans le roi Victor, on souffle pendant 1 heure 30 en déconnant avec ça.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui débute dans le métier ?

C.H : c’est super difficile à appliquer mais c’est de se faire confiance. J’ai entendu un truc super juste de Spielberg  « Ecouter le petit filet de voix qui est en vous, la petite voix qui vous dit là ou vous devez être ce que vous aimez, ce que vous voulez faire vous. »

S’écouter soi, ne pas écouter ni les profs de théâtre ni les parents, ni la société. Qu’est-ce que j’ai envie de faire moi ? qu’est ce que j’ai envie de dire ? ou est ce que j’ai envie d’être ?

A 20 ans, c’est très difficile de s’écouter en tout cas pour moi, la preuve c’est que j’ai passé 4 ans à faire des études de commerce ce n’est pas moi qui le voulais c’était pour rassurer mes parents.

Y aller, foncer, on n’a rien à perdre parce que la vie est courte et qu’on ne sait pas ce que le lendemain nous apportera.

J’avais une copine dans le sketch des 3 copines qui était super, qui faisait rire tout le monde mais elle ne voulait pas en faire son métier. Elle s’est écoutée elle dans son besoin à ce moment-là d’avoir une vie plus rassurante, plus organisée. Déjà faire du théâtre, c’est s’écouter, mais après dans cette voie-là, continuer à s’écouter.

On m’a raconté, à plusieurs reprises , des parcours d’artistes qui auraient pu être très découragés à certains moments pas seulement parce qu’ils n’avaient pas été choisis à un casting, mais parce que dans l’école où ils étaient on disait qu’ils étaient nuls, ils ont continué et persévérer. L’endurance et s’écouter soi. Si on a envie de passer telle scène pour tel concours d’école, il faut passer cette scène. Bien sur qu’il faut écouter les maitres et les conseils et se nourrir de plein de choses mais s’écouter soi d’abord.

C’est probablement une des choses les plus difficiles à faire, d’apprendre à le faire systématiquement.

On a tellement de peurs en nous, toutes les peurs nous empêchent d’écouter ce petit filet de voix il ne vient jamais en criant, il vient toujours en chuchotant, tout petit comme disait Spielberg.

Tu es actuellement la metteuse en scène de la pièce « Le Roi Victor » de Calaferte qui sera jouée le 20 avril dans le cadre du Festival Scénoblique de l’Aube ? Pourquoi as-tu accepté de participer à ce projet ?

C.H: parce qu’on m’a sollicitée. J’aimais bien l’idée de la parité. Ça parait tout bête mais c’est important. C’est essentiel, pas parce qu’on est moins bien les femmes mais parce que naturellement on est porté souvent à choisir des hommes parce qu’on a grandi comme ça, c’est un environnement rassurant. Je suis partante pour de nouvelles aventures, c’est une nouvelle aventure. C’est très excitant de choisir son projet, avec son équipe. Ce n’est pas si souvent en projet extérieur. Je le fais avec ma compagnie. Mais en dehors, on accepte souvent les choses.

C’est vrai que les allers retours Troyes Paris sont assez prenants.

On manque toujours de temps pour monter une pièce comme ça.

L’excitation de la nouveauté m’a motivée et je trouvais que l’ensemble de l’opération était très attirant.

Quels sont tes projets professionnels pour les mois à venir ?

C.H : je dois faire grandir une création de « Toutes les choses géniales » qui existe, qui est créée et qui va se développer. Comme je suis porteuse de projet, c’est moi qui vais le développer. Je le joue en Avignon en alternance mais après, tout est à faire. Il faut voir pour le faire rebondir sur Paris, et contacter le réseau sur lequel on s’appuie depuis 20 ans pour faire vivre le projet.

Faire vivre les projets en cours car en compagnie, on tourne les projets longtemps.

J’ai envie de développer une forme scolaire de « quand je serai grande ». On me le demande souvent pour les scolaires mais on n’a pas. Faire le spectacle sans vidéo en forme hors les murs. Heureusement, malheureusement, c’est de plus en plus demandé car il y a moins d’argent, il y a de l’argent déplacé autrement. Malheureusement car on a toujours envie d’un projet qui a une forme esthétique qui lui ressemble et de pouvoir le présenter dans un théâtre avec des lumières avec un public. Heureusement, car ça a du sens pour moi d’aller au contact des gens et notamment des jeunes. C’est là qu’on peut semer des graines le plus sûrement possible. J’aime bien ce côté hors les murs où on va voir des gens qui ne vont jamais au théâtre.

C’est assez beau à notre époque où tout le monde est dans une forme de communication non communicante, d’ ultra communication mais de grande solitude.

Le spectacle vivant reste une dernière forme de partage d’émotions, d’un melting pot d’émotions tous ensemble dans une même pièce, qui j’espère va surnager à travers tout ce monde virtuel qui arrive, qui est déjà là, et qui risque de nous submerger.

Prendre le temps de lire, de se nourrir de se dire dans quoi je vais mettre mon énergie pour les 5 années à venir ? C’est toujours des choix très importants de nouveau, c’est dans ma façon de travailler. Pour les metteurs en scène à qui on donne des commandes c’est différent. Moi en tant que porteuse de projet je sais que ce n’est pas du tout un choix léger parce que je m’y engage pour 5 ans.

S’écouter. De quoi ai-je envie ? Est-ce que je plonge dans l’écriture. Est ce que je relis tout Shakespeare ?

C’est toujours le temps qui manque même dans les autres domaines. C’est l’époque qui veut ça.

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